Anna et Nanna sont deux sœurs qui ont fait des choix de vie opposés. Anna gère l’empire financier dont elle a hérité, tandis que Nanna a renoncé à cette vie de privilèges pour chercher d’autres voies, d’autres chemins.
A voir au Grand Varia du 28 septembre au 16 octobre 2021
Texte de Louise Emö
Avec Anaïs Aouat, Amel Benaïssa, Michele de Luca, Thomas Dubot, Aline Mahaux, Emilie Maquest, Mehdi Zekhnini
MERCREDI 6.10 : BORD DE SCÈNE à l’issue de la représentation (vers 21h)
- AVEC l’équipe artistique du spectacle,
- MODÉRATRICE : Elsa Chêne (metteure en scène de Coeur Karaoké et Orphelins programmés cette saison),
- FACILITATRICE : Delphine D’Elia (médiatrice culturelle)
L’éclosion d’un nouveau monde
Cette nuit, Anna fête le démarrage en flèche de l’appli développée par la start-up de son compagnon. Dans ce bar chic du centre-ville, le champagne coule à flots. Nanna surgit pour entraîner sa sœur avec elle, et qu’elle se reconnecte au pacte qu’elles avaient fait adolescentes de ne pas obéir à l’ordre établi, de s’opposer au modèle suranné de la réussite et de combattre l’injustice. Dans la nuit, un espoir rugit, l’ESPOIR d’inventer un nouveau monde, les muscles se tendent, les corps se mettent en mouvement pour participer à son éclosion.
Se défendre, contre qui, comment et contre quoi ?

Coline Struyf (©S.Giotto) et Louise Emö (©Relikto.com)
C’est au rythme de la langue riche et slamée de Louise Emö et de la mise en scène enlevée de Coline Struyf que nous suivons les deux sœurs et plongeons dans les rues de la ville. Dans cette fiction haletante, l’obscurité devient le révélateur d’une métamorphose, la mise en écho d’une révolte intime et d’un soulèvement collectif le lieu d’un questionnement. Contre quoi, contre qui, quand et comment sommes-nous amenés à nous défendre ?
Nous sommes là. C’est le principal. Nous avançons solides sur nos appuis en rampant sur nos avant-bras. De la jungle des villes aux cris de la nuit, nous sommes de toute façon à la fois foutus, et victorieux de la foutaise d’être foutus. Là, je suis tout.e seul.e mais en vrai on est plein. Nous sommes plein. Toute une faction d’êtres vivants dans la légende des siècles qui se perpétue. Là, on est quelque part dans le monde de demain qui a déjà commencé. Nous sommes là. Rien n’est prêt, tout se prépare. Tout est écrit mais rien n’est encore distribué. Ou le contraire. Peut-être que tout est distribué et rien écrit. Tout va s’écrire quand les corps vont se mettre à parler. (Louise Emö).