Aujourd’hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier.
Telles sont les premières et célèbres phrases qui ouvrent L’ÉTRANGER, d’Albert Camus. L’annonce froide à Meursault, son (anti) héros, du décès de sa mère, donne immédiatement le ton. Pendant l’enterrement, qui se déroule par une chaleur caniculaire, Meursault ne semble pas particulièrement affecté. Il refuse de voir le corps. Il fume une cigarette. Ensuite, nous le suivons dans sa vie quotidienne où il semble bien étrange tant il a l’air indifférent à tout. C’est en commettant un meurtre que sa vie va basculer : ‘J’ai compris que j’avais détruit l’équilibre du jour’.
Puis, suit le procès de Meursault. Celui-ci répondra toujours la vérité, la sienne, sans jamais chercher à arranger la réalité. À la question : Pourquoi avez-vous tué ? Il répond : Parce qu’il y avait du soleil. Il sera condamné à mort.
Quand on lui demandait de quoi parlait L’ÉTRANGER, Camus répondait que c’est l’histoire d’un homme condamné à mort pour n’avoir pas pleuré à l’enterrement de sa mère…
Plus d’explications sur la démarche du Théâtre de la Chute : http://varia.be/dom-juan-letranger-on-ne-badine-pas-avec-lamour/