Voler plus haut
L’été, ça chauffe les crânes et les corps. Ça foisonne. Entre terre et ciel, il est temps de chercher à s’envoler, de s’inscrire dans un groupe et de s’en dissocier, de se fondre dans un personnage qui porte un costume, et de former avec ceux qui nous ressemblent par la tenue vestimentaire, une communauté. Mais le temps et l’envol sont incertains. Parfois il pleut, parfois il vente. Parfois on tombe. Mais comme le beau temps revient toujours après la pluie, après la chute, on se relève et on repart. L’essentiel est d’inventer, de s’inventer. Suivre le rythme des autres, trouver le sien dans la danse, la marche, la course, les pas pressés ou ralentis, et découvrir au passage, dans un instant d’immobilité, que ne rien faire, c’est aussi faire.
- Avec Summer (Time !) et après Le monde du rien, Farid Ousamgane et les 27 acteurs-danseurs de la Troupe du Possible, venus pour la plupart de lieux de détresse intérieure, se lancent joyeusement et avec peu de mots, dans le foisonnement de la nature et la puissance de l’instant pour réactiver l’exigence d’être – fragmentairement, intensément – et saisir ce que l’on peut du temps présent. Si la dynamique chorégraphique crée un espace mouvant où chacun peut se caler et se décaler, la musique des Quatre saisons de Vivaldi, recomposée et exacerbée par Max Richter, insuffle à l’ensemble une énergie commune qui se décuple encore sur le morceau de The Knife, Silent Shout. C’est bien en jouant autant qu’en vivant la liberté d’être qu’on trouve le tremplin d’un possible envol…