« Je suis née au Congo. Lorsque j’ai quitté mon pays, enfant, pour venir en Belgique, je ne parlais que le lingala, ma langue maternelle. En arrivant ici, avec mes parents, j’ai dû apprendre le français pour pouvoir m’intégrer. En grandissant, une langue a remplacé une autre, et ma connaissance du lingala s’est peu à peu effacée. J’ai tout oublié. La perte de ma langue maternelle incarne ce déracinement qui s’est joué en moi. Elle révèle le prix à payer de notre appartenance culturelle : la désintégration d’un morceau de nos identités. »
Comme une tentative de recoller les morceaux épars de son héritage, Nadine Baboy signe un spectacle réparateur et incandescent, au carrefour des cultures qui la peuplent. Conjuguant poésie, danse, musique et chant, Désintégration Culturelle témoigne de l’itinéraire singulier de sa créatrice. Autodidacte, elle puise son inspiration dans les villes, les milieux cosmopolites qu'elle traverse au quotidien, et d'où elle fait émerger un langage artistique qui célèbre la puissance du métissage. Imprégnée d’influences provenant du hip-hop, de la dancehall, du flamenco, du waacking, du tango, du krump, de la house dance, sa pratique vivante et authentique de la danse est à la recherche constante de nouvelles fusions entre styles africains traditionnels et contemporains.
Créé en 2019, Désintégration Culturelle a subi de plein fouet la crise sanitaire. En ouvrant la nouvelle saison du Varia avec ce spectacle, nous célébrons la joie de vous retrouver, rempli·es d’énergie, désireux·ses d’explorer de nouveaux territoires. Entourée de performeur·ses rayonnant·es, aux talents multiples, Nadine Baboy nous invite à quitter le confort de nos sièges, pour la suivre au cœur d’une expérience intime, pleine de vitalité. Un voyage immersif, réinventé chaque soir, qui remet en question notre héritage et nos identités.